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Biographie de Marinette HEURTIER
Marie-louise HEURTIER, dite Marinette, est née à Saint-Etienne, 18 rue du Grand Gonnet, dans une famille ouvrière de tradition militante et syndicaliste. Antoine, le père, d'abord ouvrier mineur puis armurier à la Manufacture, militant au Parti ouvrier stéphanois, fut l'un des fondateurs de l'UDT et Conseiller municipal de 1895 à 1898.
Pendant la 1ère Guerre Mondiale, Marie-Louise HEURTIER, s'engage comme infirmière au front. A 23 ans on la retrouve professeur de mathèmatiques et Présidente du Patronage laïque des anciennes élèves du lycée de jeunes filles de Saint-Etienne. Elle à deux soeurs : Jeanne, qui travaille à l'intendance de l'école professionnelle de la rue Michelet et Anna, professeur d'arts ménagers à l'école de la rue Rouget de Lisle. Cette proximité ambiante avec les valeurs de l'enseignement et de l'éducation décide Marinette HEURTIER à ouvrir une librairie (13 rue Michelet ex Thoney) pour y dispenser, entre autres, la lecture et des cours de rattrapage pour les enfants en difficulté scolaire.
Le comité de Patronage des Enfants Délinquants et en Danger Moral de la Loire est créé le 11 juillet 1935 et Marinette HEURTIER en est la secrétaire Générale et la cheville ouvrière. Ce Comité est bien l'origine de la présence dans le département de l'ADSEA 42.
De 1935 à 1945 le Comité sous la présidence de Maître PONCETTON, avocat, assure un triple service : un Service Social auprès du tribunal, un service de Placement Familial à la campagne (Saint-Thurin, Usson en Forez, Champoly) et un service d'accueil pour jeunes délinquants, tout cela avec une aide jamais démentie des fortes personnalités locales, dont un certain Antoine Pinay.
Melle HEURTHIER, très engagée - comme ses soeurs - dans la Résistance, cache des familles en difficulté, permet à des jeunes de se soustraire au S.T.O. Elle-même échappe de justesse à la Gestapo le 12/03/1943. Jeanne et Anne seront emprisonnées au fort Montluc puis à Fresnes environ 10 mois. Marinette HEURTIER rejoint Alger en septembre de la même année.
Elle participe activement aux travaux de la Commission Nationale de l'Enfance au Commissariat à la Justice et collabore à l'élaboration des Ordonnaces de 1945 qui allaient modifier en profondeur le traitement et l'approche des jeunes délinquants par la création de tribunaux spécifiques et de la liberté surveillée. Les mesurs éducatives priment désormais sur la solution pénale.
De retour en France, elle remplit au Ministère de la JUstice la fonction d'inspectrice des oeuvres privées de Protection de l'Enfance tout en prenant le temps de réorganiser le Service Social auprès du Tribunal de Saint-Etienne.
En avril 1948, après cette expérience parisienne mitigée, elle revient définitivement dans sa bonne ville de Saint-Etienne. Malheureusement frappée par une maladie invalidante dès 1952, elle décède en 1954 à l'âge de 66 ans, "discrète dans la mort comme elle l'avait été dans la vie".
C'est l'époque où le Comité de Patronage décide la modification des statuts et devient ADSEA 42 en novembre 1956.
C'est le début de l'ère des professionnels, des diplômés, des techniciens.
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